Marges, extensions de bourgs et innovations en Nouvelle-Aquitaine

Innovations par et sur l’espace : mise en perspective temporelle

Les sites d’étude en Nouvelle-Aquitaine constituent des points de comparaison historiques avec les 7 territoires d’étude dans le cadre du programme de recherche MARGINOV porté par l’UMR Passages et soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine.

Innovations par et sur l’espace : mise en perspective temporelle

Une des entrées sur l’innovation dans les marges de la Région de Nouvelle Aquitaine est celle de la planification urbaine et en particulier des formes urbaines que prennent les extensions de bourgs. Il s’agit de regarder comment à partir de plusieurs figures singulières, politiques ou techniques, des solutions ont été recherchées pour pallier la désertification rurale et maîtriser le foncier.
Sur cette thématique, un sens chronologique large a été donné au mot « innovation ».  Les effets d’une décision en matière d’urbanisme et d’aménagement s’étalant sur une longue durée, il nous importe d’évaluer sur le temps long les raisons contextuelles de leur réalisation et la pertinence de ces expériences.Enfin et surtout, mesurer les performances didactiques d’opérations innovantes sur la durée et les conditions de leur réussite nous intéressent particulièrement dans cette recherche pour en tirer les enseignements pour l’avenir. C’est pourquoi certaines innovations peuvent bénéficier d’un recul jusque dans les années 1980 par exemple.
Notre terrain de recherche se porte essentiellement sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine et notamment l’ancien Poitou-Charentes. On voit aujourd’hui se dessiner quelques types de relation entre le local et le territoire, mais le constat actuel est que les innovations « vertueuses » sont rares.

Ce recensement analytique fait l’objet de « fiches retour d’expérience » sur des sites choisis, qui touchent à quelques types d’actions repérées. Ces analyses de cas sont fondées sur des recherches passées, des visites sur site, des recherches en archives de différentes municipalités et aux Archives nationales, sur des entretiens avec les acteurs, élus et hommes de l’art et parfois les habitants.

Un retour d’expériences  détaillé a été conduit sur la politique « Greffes de village » lancée en 1979 par l’État. Un travail important de recueil a été réalisé aux Archives nationales sur les dossiers relatifs à ces « greffes de village » et confronté à la réalité des opérations. Peu investigués jusqu’à ce jour par la recherche urbaine, cette politique centralisée nous semble particulièrement intéressante à analyser pour comprendre ce qui a pu conduire à ses échecs comme à ses quelques succès. Les réponses qui pourront être apportées sont susceptibles d’être éclairantes à l’avenir pour les décideurs.

Les fiches retour d’expérience

Rochefort – Prendre le temps de faire ville

ous-préfecture de Charente-Maritime, Rochefort compte 23.500 habitants. Elle fut
jusqu’à la Première Guerre la ville la plus peuplée du département, devançant la préfecture
La Rochelle. Créée en 1665 sur la volonté de Louis XIV afin d’installer un arsenal et un
port de guerre sur la côte atlantique à l’écart de La Rochelle, la rebelle, Colbert du Terron1
choisit un emplacement en retrait du littoral où la Charente coule lentement au milieu des
marais.

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La Flotte (île de Ré) – Le maire, l’architecte et les habitants

Depuis 1977 et jusqu’à une date très récente la petite ville de La Flotte sur l’île de Ré a
bénéficié d’une politique d’extension exemplaire de ce qu’il est possible de faire en matière
de greffes urbaines sur le long temps. Si la situation insulaire et le statut patrimonial reconnu
du site a contribué à l’attention particulière portée aux paysages bâtis et naturels de l’île, le
projet politique et la méthode pour le mettre en œuvre n’en sont pas moins porteurs d’ensei-
gnements pour d’autres contextes

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Les partenaires :
  • Enseignement supérieur et recherche : ENSAP Bordeaux, UMR Passages
  • Collectivités et organismes partenaires: CAUE de la Charente-Maritime, CAUE des Deux-Sèvres, CAUE de la Vienne, Municipalité de Rochefort.
L'équipe scientifique :

Chantal CALLAIS –Thierry JEANMONOD

Pour approfondir :
Références de l’équipe scientifique:

– Belli-Riz Pierre, Callais Chantal, Jeanmonod, Thierry, Grafteaux Benoît, Klein Richard, « La mesure urbaine de la maison individuelle », rapport de recherche PUCA Maison individuelle, architecture, urbanité, 2003.

– Jeanmonod Thierry, Callais Chantal, Maisons individuelles et éparpillement urbain : vers un French sprawl ?, PUCA / BRAUP, rapport dactylographié, 2010.

– Jeanmonod Thierry (dir.), Chadoin Olivier, Chauvier Éric, Villes ordinaires et communes rurales. Après la fin du village. Hors de l’ombre portée des métropoles, des territoires ruraux hétérogènes. Rapport de recherche PUCA programme La ville ordinaire et la métropolisation, septembre 2016, Site PUCA http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/aménagement et urbanisme/ la ville ordinaire et la métropolisation.

– Jeanmonod Thierry, « Commune, intercommunalité et identité locale : Quelles échelles pour la maîtrise des territoires », dans Guillot Xavier (dir.), Espace rural & projet spatial. Du terrain à la recherche : objets et stratégies, Saint-Étienne, PUSE, 2012.

– Jeanmonod Thierry, « Au long des petits chemins, …le French sprawl », dans Lambert-Bresson Michèle, Terade Annie (dir.), Paysages du mouvement. Architectures des villes et des territoires xviiie et xxie siècles, Paris, Éditions Recherches/IPRAUS, coll.  » les cahiers de l’IPRAUS « , 2016.

– Callais Chantal, Jeanmonod Thierry, « Une maison, des maisons. Histoire des groupements de maisons individuelles – 1945 – 2015. Charente, Charente – Maritime, Deux-Sèvres, Vienne », recherche effectuée pour le compte de la DRAC Poitou – Charente et les CAUE de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres, 2014, publication en cours Une maison pour chacun, une ville pour tous (titre provisoire), La Crèche, Geste éditions, 1er semestre 2017.

Autres références citées

– Banos Vincent, Candau Jacqueline, Sociabilités rurales à l’épreuve de la diversité sociale, Versailles, Quae, 2014.

– Blancard Stéphane, Détang-Dessendre Cécile, Renahy Nicolas (coord.), Campagnes contemporaines. Enjeux économiques et sociaux des espaces ruraux français, Quae, 2016.

– Brenner Emmanuel, Les territoires perdus de la République, Mille et une nuits, 2002.

– Davezies Laurent, La crise vient. La nouvelle fracture territoriale, Paris, La république des idées /Seuil, 2012.

– Donzelot Jacques, La ville à trois vitesses, Paris, Éditions de la Villette, 2009.

– Grosjean Bénédicte, Urbanisation sans urbanisme. Une histoire de la « ville diffuse », Liège, Mardaga, 2010.

– Guilluy Christophe, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Paris, Flammarion, 2014.

– Guilluy Christophe, Noyé Christophe, Atlas des nouvelles fractures sociales en France, Editions Autrement, 2004.

– Guilluy Christophe Le crépuscule de la France d’en haut, Flammarion, 2016.

– Le Goff Jacques, La fin du village. Une histoire française, Paris, Gallimard, 2012.

– Magnaghi Alberto, Le projet local, Liège, Mardaga, 2003 et La bio-région urbaine. Petit traité sur le territoire bien commun, Éterotopia / Rhizome, 2014.

– Merlin Pierre, L’exode urbain, La documentation française, 2009

– Mischi Julian, Renahy Nicolas, « Pour une sociologie politique des mondes ruraux », Politix n° 83, 2008/3.

– Mora Olivier (coord.), Les nouvelles ruralités à l’horizon 2030. Des relations villes-campagnes en émergence ?, Versailles, Quae, 2008.

– Renahy Nicolas, Les gars du coin, enquête sur une jeunesse rurale, Paris, découverte, 2010.

– Secchi Bernardo, « L’émergence de la ville diffuse », Diagonal n°156, Juillet –août 2002.

– Sieverts Thomas, Entre-ville. Une lecture de la Zwischenstadt. Marseille, Parenthèses, 2004.