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Expérimentation Expérimenter des coopérations Haute-Lande

🎓 Prototype d’habitat temporaire pour les festivaliers de Luxey

Contexte

Le festival de musique Musicalarue de Luxey est un des temps forts tant culturellement qu’économiquement dans les Landes de Gascogne. Luxey est une commune de 680 habitants situé au cœur du massif forestier landais. Le festival de musique qui y est organisé chaque été depuis 30 ans accueille aujourd’hui un nombre de plus en plus important de festivaliers et des artistes reconnus. Le succès de cette manifestation culturelle est telle que le taux de fréquentation pose de nombreuses questions concernant tant l’accueil et le logement des visiteurs, que l’aménagement du site, des espaces publics et des multiples équipements nécessaires au fonctionnement d’une telle organisation.

En août 2019 le festival Musicalarue qui se tient à Luxey chaque année a été l’occasion pour la recherche-action de franchir une étape dans la concrétisation des projets d’étudiants. En effet un projet d’hébergements pour les festivaliers a été conçu plus tôt dans l’année par un groupe d’étudiants de l’atelier de projets A.V.T de S7 (Alexandra Rebouché, Nesrine Balghit, Juliette Hénaff, Blanca Gómez Rodriguez-Arias, Thibault Delage), et a été adapté pour produire des prototypes échelle 1, par des membres de l’équipe Walden.

En effet, plusieurs membres de Walden, ainsi qu’une étudiante ayant travaillé sur le projet d’origine ont conçu deux modèles d’hébergements en bois de Pin Maritime local. L’objectif était de démontrer qu’il était possible de répondre à la fois à un besoin spécifique d’hébergements pour le festival, et d’utiliser les ressources locales, à la fois matérielles comme le bois, et immatérielles comme les moyens techniques et les savoir-faire des entreprises locales. Ce projet a donc permis d’agréger des partenaires variés autour de la démonstration du potentiel d’innovation que porte le territoire et que porte le projet d’architecture. Ces partenaires ont été la scierie Labadie, le bureau d’étude ALDE, le fabricant de contreplaqué ROLPIN, et le pôle de compétitivité de la filière bois Xylofutur. A ces partenaires professionnels engagés dans le processus de production, s’ajoutent bien sûr des partenaires institutionnels, qui sont en premier lieu les responsables du festival Musicalarue, le maire de Luxey, et l’ENSAPBx en partenariat dans le cadre de la recherche-action avec le PNRLG et la Communauté de Communes Cœur Haute Lande.

Objectifs:

  • Exploiter le bois tel qu’il est traité par la filière locale actuellement (carton, papier, petites sections, produit du gemmage),

  • Proposer des logements temporaires, démontables et réutilisable pour héberger les visiteurs de Luxey lors du festival Musicalarue,

  • Exploiter le foncier disponible dans le village sur le principe du BIMBY (Build In My BackYard, construit dans mon jardin),

  • Tester des collaborations inédites entre acteurs locaux : acteurs de la filière bois, acteurs culturels et collectivité locale.

Participants
  • Groupe d’étudiant de Master 1 d’architecture : Alexandra Rebouché, Nesrine Balghit, Juliette Hénaff, Blanca Gomez Rodriguez-Arias et Thibault Delage
  • Professeurs encadrants : Claire Parin, Hocine Aliouane, Christophe Bouriette et Jacques Robert
  • Collectif d’architecte Walden : Mathieu BAEHR, Manon BORIE, Hélios CONSTANTIN, Maxime DUMOULIN, Arthur PERBET, Sylvain PEZON
  • Acteurs locaux : Scierie Labadie, Association Musicalarue, Commune de Luxey

Le projet des étudiants :

prototypes de structures légères modulables en carton ou bois de petites sections

« Totalement démontables, stockables et transportables d’un lieu à un autre, elles sont ainsi adaptées à des besoins de festivals mais peuvent également répondre à des usages spécifiques à d’autres domaines comme les marchés alimentaires, gîtes éphémères, habitats d’urgence, expositions en plein air ou aménagement d’espaces publics en zone rurale ou urbaine. »

L’implantation des logements :

En s’inspirant de l’hospitalité des habitants de Luxey vis-à-vis des festivaliers, les étudiants ont imaginé que les logements temporaires pourraient être installés dans les jardins (en bleu sur la carte) des habitants du village. Les dimensions devaient donc être adaptées pour s’implanter dans le parcellaire existant, cela implique un type d’habitat dimensionné pour un nombre limité de personnes sur un modèle de tentes.

Les matériaux locaux issus de la filière bois :

Les structures sur lesquelles ont travaillé les étudiants reprennent la forme de dômes. Ils sont conçus en carton et en bois. En effet, un enjeu du projet est d’utiliser un matériau local, issu de la filière bois et recyclable. Reconnu pour sa solidité, le carton est devenu un matériau très répandu pour le design d’intérieur et de mobilier. Ses caractéristiques lui permettent d’être à la fois structurel, isolant et couvrant. La grande modularité de ces structures leur donne une capacité d’extension sur elles-mêmes (triangulation du dôme) ainsi que celle de créer une diversité d’espaces selon leur agencement (aboutage consécutif des structures en bois).

Des éléments facilement transportables et stockables :

Une autre problématique à laquelle cet exercice devait répondre était la facilité de transport, ces structures devant être facilement démontables et stockables du fait de leur caractère éphémère, mais réutilisable. Ainsi la transportabilité, qui doit être pensée en amont, a défini des dimensions, des formes et un poids limités. Elle rend nécessaire de concevoir l’habitat en pièces détachées. L’emballage et le transport d’un dôme s’effectuent par un contenant en carton. Celui-ci se présente sous des dimensions de L 220 cm x l 200 cm x H 40 cm ce qui permet de transporter une grande quantité de produits au regard de sa faible épaisseur. Dans un conteneur de taille standard (L 5,80 m x l 2,35 m x H 2,35 m), on peut ainsi stocker un total de 14 cartons à la verticale. Une manière de réduire les coûts et l’empreinte carbone en optimisant le nombre de dômes sur un seul trajet.
Une deuxième proposition de structure a été développée conjointement aux dômes en carton, il s’agit de structures modulables en « kit », c’est-à-dire constituées de parties standardisées permettant un assemblage facile. Ici aussi le dimensionnement et donc le design de la structure ont été conditionnés par des questions pragmatiques de transport et de stockage. Le choix des dimensions s’est porté sur celles d’un conteneur de L 5,80 m x l 2,35 m x H 2,35 m, permettant de transporter un total de 8 modules.

Les évolutions liées aux contraintes de la mise en œuvre concrète

Les idées d’origine des étudiants ont subi quelques modifications lors de leur mise en œuvre avec le collectif Walden. Certaines modifications dans la conception même ont été introduites par l’équipe Walden pour améliorer la robustesse, l’étanchéité et la facilité de montage et de démontage des prototypes. D’autres ont découlé de l’évolution des partenaires. En effet, seule la scierie Labadie a finalement pu participer à ce prototypage, aussi les éléments en cartons et ceux issus du gemmage que devait fournir les deux autres sociétés partenaires ont été remplacés en cours de route par des panneaux de bois et des toiles de voiles pour en assurer l’étanchéité. La présence d’un architecte – menuisier (Mathieu Baehr) au sein du collectif Walden a facilité les échanges techniques avec la scierie et les modifications des prototypes.